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« L’accumulation des commotions augmente le risque (...) de maladie neuro­dé­générative comme Alzheimer ou Parkinson » Jean Chazal

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       48H

 

Les symptômes d’une commotion se manifestent parfois plus de 48 heures après le choc.

 

QUOI FAIRE EN CAS DE COMMOTION ?

 

 

- Retirez la personne du jeu et faites-la voir un médecin

- Avisez les parents et le personnel soignant

- Ne laissez pas la personne seule

- Ne lui permettez pas de revenir au jeu sans autorisation d’un médecin compétent en matière de commotion

 

 

 

 

 10 à 14 jours

 

Le temps de repos qu’il faut en général avant que le cerveau guérisse d'une commotion cérébrale. Il s'agit du seul traitement efficace.

 

 

 

 

Comment reconnaître une commotion cérébrale ?

 

 

Signes extérieurs :

 

- Confusion

- Amnésie

- Perte de connaissance, même brève

- Difficulté de concentration, met du temps à répondre aux questions

- Parle de façon empâtée ou propos incohérents

- Émotions inappropriées (rire, pleurer ou se fâcher facilement)

- Regard vide, yeux vitreux

 

 

 

Symptômes rapportés par la personne : 

- Maux de tête

- Nausées

- Étourdissements, vertiges, somnolence

- Vomissements

- Voir des étoiles ou des lumières vives

- Bourdonnements dans les oreilles

- Vision double ou floue

- Manque d’équilibre

- Manque de coordination

- Troubles de mémoire

 

 

 

     10 fois

 

Lorsqu'on a eu trois commotions, nos probabilités d'avoir des maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer augmentent par un facteur de 10.

 

 

     5 fois

 

Une personne qui a déjà subi une commotion cérébrale est cinq fois plus à risque d’en faire une nouvelle.

Des commotions cérébrales mal soignées ou répétées peuvent entraîner des séquelles graves et permanentes même des années plus tard.

 

 

 

      80 %

des commotions cérébrales ne sont pas diagnostiquées, selon plusieurs experts.

 

 

 

Nous avons tous en mémoire le choc violent entre Hugo Lloris, le gardien de but international français, et l'attaquant belge Romelu Lukaku lors d'un match de Premier League, le championnat anglais. Ou plus récemment les images de l'Argentin Javier Mascherano, de l'Uruguayen Alvaro Pereira et de l'Allemand Christoph Kramer lors de la dernière Coupe du monde au Brésil...

Des joueurs les yeux dans le vague, titubant puis s'écroulant sur la pelouse après des chocs violents, mais qui n'hésitent pas à reprendre la rencontre malgré les risques encourus. Pourtant, des protocoles existent. C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé l’association britannique Headway, spécialisée dans les blessures au cerveau, en réclamant l’ouverture d’une enquête à l’UEFA après l’ « affaire Schär » (voir encadré)  : « Il faut expliquer pourquoi les protocoles n’ont pas été suivis », a-t-elle déclaré. Depuis 2015, la FIFA et l’UEFA, les deux principales instances du football mondial et européen, ont mis en place un protocole, adopté, en janvier 2016, par la Fédération française de football (FFF) et par la LFP (Ligue de football professionnel).

 

 

Les sports les plus à risque

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Étude réalisée de 2008 à 2010 par une équipe du Research Institut au Nationwide Children’s Hospital de Colombus, en Ohio, dans des écoles secondaires américaines. L’étude portait sur la pratique de 20 sports en particulier.

 

Sur le terrain, le dépistage immédiat de commotion cérébrale est réalisé sur la base du SCAT3 (un outil standardisé d’évaluation des athlètes chez qui on suspecte une commotion cérébrale). Suite à la Coupe du Monde de la FIFA 2014, une modification des règles du jeu a été effectuée afin de permettre aux praticiens de prendre du temps supplémentaire pour examiner des joueurs soupçonnés de souffrir d’une commotion cérébrale. Cette règle s’applique uniquement dans le cadre du football professionnel et uniquement lorsqu’un médecin est sur les lieux pour mener à bien l’évaluation. Suite à un incident impliquant un impact à la tête et selon les critères nécessitant un retrait immédiat du match, un docteur peut demander à ce que le match soit interrompu pendant une durée pouvant aller jusqu’à trois minutes afin d’examiner le joueur blessé. Dans une situation comme celle de Fabian Schär, le médecin de l’équipe dispose de trois minutes pour réaliser un examen médical. Cela consiste a poser 5 questions aux joueurs pour juger sa lucidité (3 questions sur la mémoire immédiate : score but et 2 sur la semaine dernière). Toutefois, le contexte exalté et explosif d'un match de foot n'a rien a voir avec le calme d'un cabinet médical : « La décision doit être prise tellement vite, l’arbitre est à côté de vous, il vous demande de sortir du terrain alors que vous êtes en train d’examiner le joueur» affirme Philippe Pasquier ancien médecin au FC Sochaux.

 

La commission va provoquer un dysfonctionnement électrique et chimique dans l’organisme vital, ce qui nécessite l’arrêt du jeu, et du repos pendant plusieurs semaines afin de prévenir de sérieux dommages. Lors d’un choc, le cerveau se déforme et les fibres nerveuses se rompent en heurtant les parois internes du crâne. L'activité chimique et électrique dans le cerveau est alors perturbée pendant plusieurs jours, voire des semaines.On les détecte par plusieurs symptômes, mais souvent, les dommages causés au cerveau par les commotions ne sont pas décelés par les radiographies et autres examens du genre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les effets cumulatifs des traumatismes peuvent avoir des effets très graves : un œdème cérébral ou une hémorragie interne. « L’accumulation des commotions augmente le risque d’encéphalopathie chronique post-traumatique à distance, c’est-à-dire de maladie neurodégénérative comme Alzheimer ou Parkinson» affirme Jean Chazal. C’est le spectre du syndrome du second impact. Le risque en cas de répétition est « de mourir une fois sur deux » comme l’estime Emmanuel Orhant. Et, en cas de suspicion, le joueur doit être remplacé. « On n’a pas besoin de diagnostiquer sur le terrain la commotion, la simple suspicion suffit », précise le docteur Emmanuel Orhant, chef du service médical de la FFF. Il poursuit « Le médecin est seul décisionnaire, ce n’est ni le joueur, ni l’entraîneur » avant de reconnaître que, « dans les faits, il est souvent compliqué de faire comprendre au joueur qu’il a une commotion ». En France, le parcours du footballeur professionnel est en tout cas balisé après une suspicion de commotion. Il doit être envoyé vers un expert indépendant (il en existe 15 en France) dans un délai de quarante-huit à soixante-douze heures après le match incriminé. Ce dernier détermine si la commotion est réelle ou pas. Si elle l’est, le commotionné doit suivre un protocole de reprise en six étapes. Et enfin, subir un deuxième examen par un expert qui doit le déclarer apte. 

 

 

Les âges les plus à risque

Aux États-Unis, près de la moitié des victimes de commotions cérébrales liées au sport chez les jeunes sont âgées de 12 à 15 ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd’hui, il est encore impossible d’avoir une méthodologie fiable pour étudier le jeu de tête. Sans modélisation actuellement, les organismes sont dans l’obligation d’entreprendre études prospectives. Le danger est sur des têtes à bout portant ? Est-ce sur une tête où le joueur est préparé ? Est-ce une tête subie ? Les variables sont encore trop nombreuses et les réponses trop imprécises. L’étude FIELD est une grande avancée mais elle n’a pas abordé les causes et liens entre les démences et jeu de tête de façon précise. Le risque pour les joueurs actuels, les risques à différents niveaux du jeu et la nature des risques pour les enfants ne sont pas évoqués. Toutefois, faudrait-il attendre un drame en France pour produire une prise de conscience générale ? Car l’enjeu ne se résume pas au championnat professionnelde la Ligue 1, mais c’est plus de deux millions de licenciés qu’il faut protéger et les terrains amateurs ne comptent ni protocole, ni médecin. L’UEFA, l’instance qui gère le football à l’échelle européenne, devrait, dans les prochains mois, annoncer une série de mesures pour limiter le jeu de tête dans le football, sur le modèle anglo-saxon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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